Abstract : The health crisis linked to the coronavirus pandemic marked a return to the forefront of the figure of the scientific expert. Faced with a high degree of uncertainty and in emergency conditions, expertise has played a role in informing public decisions, but also in legitimizing them for decision-makers. The ways in which experts were involved in the decision-making process varied, at the same time, considerably from one country to another, depending on whether or not an « ad hoc » expert committee had been set up as well as on the scope of the experts’ mission. The prominence given to experts has, in turn, fueled mistrust and even rejection of science inasmuch as it may have been seen as instrumentalized. This impression can be dispelled under condition that decision-makers (i) make the experts’ mission statement visible central and make it central to the democratic discussion; (ii) ensure transparency, which is essential to the accountability process; (iii) make room for lay expertise as an essential part of health democracy.
Résumé : La crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus a marqué un retour au premier plan de la figure de l’expert scientifique. L’expertise a joué, dans un contexte de forte incertitude et face à la contrainte de l’urgence, un rôle d’éclairage de la décision publique, mais également de légitimation pour les décideurs. Les modalités de son association au processus décisionnel ont toutefois marqué de fortes variations d’un pays à l’autre, tant dans la décision de créer – ou non – une instance d’expertise « ad hoc » que dans la définition du périmètre de l’expertise. Le poids donné aux experts a en retour alimenté des phénomènes de défiance, voire de rejet vis-à-vis d’une science perçue par les citoyens comme instrumentalisée. Cette contestation peut toutefois être tempérée dès lors que le pouvoir politique (i) rend visible le mandat donné aux experts en le mettant au cœur du débat démocratique ; (ii) assure la transparence de l’expertise, indispensable au processus de reddition de comptes ; (iii) permet aux expertises profanes de s’exprimer dans le cadre des instances de démocratie sanitaire.