Abstract : Technical progress and the melting of the polar ice made possible the navigation in the Arctic Ocean waters. They also enable the economic exploitation of its periphery. These evolutions arouse the interest of the nearby Arctic powers. They also made unavoidable the opening up of the Far North to the world at large. As the myth of an empty and desolate frozen ocean dissipates, environmental, economic and social issues, usually related to emerging economies, are currently increasing in the Arctic zone: the end of a windfall economy, the development of an entrepreneurial activity, the management of the opening to free trade and the cultural identity and destiny of the minorities living in the region. However, the Far North region is still unique, both in terms of climate and of belated openness to the world. For once, a region of the globe is accelerating its anthropisation, even though humanity has already become aware of the environmental, social and diplomatic risks associated with this openness. This is the reason why the Arctic is bound to be a laboratory for the tackling of major international problems, in which an original model of regulation of human activities is being conceived.
Résumé : Sous le double effet du progrès technique et du repli des glaces, la navigation devient possible sur l’océan glacial arctique, de même que l’exploitation économique de son pourtour. Avec ces perspectives, se réveille l’appétit des puissances arctiques et l’ouverture au monde du Grand Nord semble désormais inéluctable. À mesure que se dissipe le mythe d’un océan gelé, vide et désolé, grandissent en Arctique des enjeux environnementaux, économiques et sociaux, habituellement liés aux économies émergentes : sortie de l’économie de rente, développement de l’activité entrepreneuriale, gestion des conséquences du libre-échange, identité culturelle et destin des minorités. Pourtant, cette région demeure encore et toujours incomparable, tant en ce qui concerne son climat, qu’au regard de la chronologie de son ouverture au monde. Fait exceptionnel, une partie du globe accélère son anthropisation, alors même que l’humanité a, d’ores et déjà, pris conscience des risques environnementaux, sociaux et diplomatiques associés à cette ouverture. C’est pourquoi l’Arctique est appelé à être un laboratoire pour la résolution de grands problèmes internationaux, où se conçoit actuellement un modèle original de régulation des activités humaines. Les Papiers de recherche de l’ENA - Coll. "Questions européennes et internationales"